jeudi 12 juin 2014

Je ne suis plus paysagiste

J'ai quitté ma profession, qui m'avait attirée et même fascinée, parce qu'elle est globalement corrompue.

Corrompue au sens qu'elle participe à un système destructeur de la terre par des constructions souvent injustifiées et même déraisonnées en les légitimant.
Corrompue au sens qu'elle légitime ces lotissements, autoroutes, carrefours giratoires, et autres ZAC, par des études paysagères dirigées par les commanditaires qui se fichent de ce que l'expert paysagiste lui raconte mais qui lui commande un argumentaire positif bien argumenté coûte que coûte.
Le paysagiste est facilement corruptible car sa science et sa connaissance ne sont pas reconnues comme scientifiques et "dures" et qu'il est bien difficile pour lui de produire un raisonnement de ce type qui ne soit pas facile à contredire. Seul raisonnement que malheureusement notre société en croissance arrive entendre.

Je ne suis plus paysagiste et je deviens paysan car l'action constructive sur la terre est la seule qui me porte. Le travail collaboratif avec la terre est le seul en lequel je crois. Je deviens paysan car il m'est devenu insupportable de travailler à l'encontre de l'intégrité de la terre nourricière en déroulant des argumentaires parfaitement développés mais qui, la plupart de temps, ne justifient en rien le projet qu'ils défendent.
Mon action de paysan permettra aux paysagistes qui le restent de fournir des argumentaires positifs et quantifiables à des projets constructifs de relocalisation de la nature et de l'agriculture au plus près des villes et des infrastructures pour que ces dernières arrêtent d'étendre leurs tentacules de manières inconsidérée.

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