mercredi 17 décembre 2014

Autoconstruire ses outils

Cette semaine, nous construisons une butteuse à Planche avec l'Atelier Paysan et les Champs des Possibles. Ce sera mon premier outil.
Il a été livré à la ferme dimanche 21 décembre.

dimanche 30 novembre 2014

Devenir paysan, devenir résistant?

Devenir paysan aujourd'hui, c'est aller à l'envers de la croissance, à l'envers de la logique d'ascension sociale, à l'envers de la mondialisation économique.

Devenir paysan c'est s'ancrer dans un territoire et en cultiver la terre avec ses mains et ses outils. Quand on vient de la ville, quand on vient d'autres milieux, travailler la terre de ses mains a été oublié. Il faut y retourner. Il faut dire non aux conforts des métiers de bureau (climatisation, salaire, dépendance alimentaire, transports en commun, hiérarchie) et se plier aux lois de la nature (météo, revenus de la récolte, outils, travail de la terre). Il faut refuser certaines évolutions sociales pour revenir à des valeurs simples et ancestrales, pas toujours comprises par nos concitoyens.

Devenir paysan, en partant de rien, c'est s'inscrire dans des modèles économiques nouveaux, ou les échanges sociaux devancent les échanges économiques. C'est assurer la pérennité d'une vie de labeur au travers de la solidarité humaine et de la confiance. Pour vivre de son agriculture en s'installant sans prendre le risque d'échouer trop facilement, le paysan doit sortir des règles de marché habituelles et se constituer un groupe de citoyens qui l'accompagne fermement en échange d'une nourriture saine dans un approvisionnement régulier et de qualité.

Le paysan nouveau devient solidaire en prenant la responsabilité de l'approvisionnement de citoyens de proximité dans un rapport de confiance qui ne nécessite pas de cahier des charges ou de contrôle. Devenir paysan c'est restituer l'essentiel dans un contexte concret et visible, c'est redimensionner la consommation de nourriture pour que la production soit à taille humaine.

Devenir paysan c'est résister pour toutes ces raisons, c'est résister de manière très puissante car la résilience offerte au territoire par le paysan vivrier permet d'amortir les crises qu'elles quelles soient.

Thomas Jefferson disait qu'un état n'était réellement démocratique que si 20% de sa population vivait de manière autonome sur de petites fermes. Ces paysans, suffisamment indépendants, pourraient dire à un gouvernement d'oppression d'aller se faire voir ailleurs. 

N'oublions pas que la société actuelle détruit les paysans, au profit d'exploitants de grandes envergures peu nombreux qui ont notre souveraineté alimentaire en leurs mains.

dimanche 2 novembre 2014

Ma ferme représente

En Ile-de-France :
0,02% des fermes
0,14% des petites fermes
0,5% de celles qui cultivent en bio

0,61% des producteurs de légumes 
1,1% des producteurs de légumes bio

0,0007% des terres (encore) agricoles
0,04% des terres cultivées en maraichage
0,8% des terres cultivées en maraichage biologique
0,04% des terres cultivées en Bio

Elle représente également approximativement le quart des installations de maraichers, 2% des installations d'agriculteurs.

Sources :
GAB, Groupement des Agriculteurs Bio (observatoire 2013)
Agreste, ministère de l'agriculture (estimation 2013)
Chambre d'agriculture régionale


La terre

La première chose qu'on te demande quand tu annonces que tu deviens paysan, c'est : tu as de la terre? Tu t'installes où? Quelle surface?

Mais... Quand un citadin comme moi s'engage dans ce projet, il n'a pas de terre! Et il y a bien d'autres choses à réaliser également. Toutefois : il faut qu'il la trouve...

Alors on déploie une stratégie qui, avec le temps, se diversifie, on développe des techniques insoupçonnées, on arrache des solutions de l'au-delà.

Les sites des agences immobilières ou PAP pour commencer : ne présentent que des fermes à la découpe, parfois avec un peu de terre, bien souvent dans un sale état et hors de prix : incapable de produire quoi que ce soit. Mais les perles rares peuvent exister et la chance sourire à chacun.

La SAFER, institution de la recherche de foncier agricole, propose sur son site des sous descriptions d'exploitations agricoles (dimensions, statut d'urbanisme et présence de bâtiments)ou de terres qui font parfois rêver avant de recevoir le dossier qu'il faut obligatoirement demander par écrit (fax ou courrier). La plupart du temps, c'est la déception en recevant le dossier mais c'est sans aucun doute la SAFER qui proposera les meilleures solutions! Une fois le dossier reçu : il faudra candidater avec un projet bien ficelé, puis un jury avisé le retiendra peut être.

Internet : le bon coin, terre de liens, immonot, Etc. seul le premier semble donner quelque espoir en Île-de-France, en cherchant "hectare" ou "ferme" on arrive sur des annonces parfois intéressante et même quelquefois des surprises... à des prix souvent surestimés! Des terrains, des fermes, des ruines sur de grands terrains : il faut appeler, demander, ne pas hésiter à voir si l'annonce s'adapte au projet agricole et visiter. C'est peut-être une des solutions qui permet d'avoir les pistes les plus susceptibles d'aboutir.

La chambre d'agriculture et son RDI sont totalement grippés et inefficaces dans la région.

Le réseau local, via la famille, les amis et les rencontres agricoles semble être le meilleur moyen de trouver la terre ou la ferme idéale, du moins viable. Mais c'est souvent de longs chemins, pas toujours très bien tracés qu'il faut pister jusqu'au bout pour obtenir des informations ou, mieux, des soupçons de solution. C'est une longue marche mais qui est la plus constructive dans le processus d'installation.

D'autres solutions existent... Je ne les ai pas testées (presse locale en particulier, cédants, etc.) une dynamique globale se développe, en particulier venant des collectivités. Des groupes de citoyens se mobilisent dans certaines communes.


lundi 8 septembre 2014

État d'esprit


C’est dans un esprit de collaboration que la ferme maraichère que je monte envisage son partenariat avec les consommateurs. Dans le cadre des chartes de l’agriculture paysanne, des AMAP, et de l’agriculture biologique, mes cultures seront menées dans le respect de la terre et avec pour objectif principal, sa transmission aux générations futures en conservant son efficience nourricière, voir en l’améliorant.
La ferme a pour vocation de participer à la dynamique de réconciliation entre la ville (consommatrice) et la campagne (productrice) en modifiant le paradigme actuel avec des interactions replacées dans un système naturel et vivant. Mon passé parisien et ma profonde attirance pour la terre me transforment en acteur de ces échanges innovants qui puisent leur essence dans des pratiques passées. L’objectif du partenariat avec les consommateurs actifs sera de livrer des légumes sains et de qualité dans les conditions les plus écologiques qui soient. La démarche globale est celle de l’amélioration constante, de la définition commune d’un objectif idéal vers lequel le producteur tend avec l’aide active de ses clients qu’on appellera alors plutôt Coproducteurs.
La production agricole, selon le cahier des charges de l’agriculture biologique, s’affranchira au maximum des produits autorisés par cette dernière et des carburants d’origine pétrolière en préférant l’équilibre naturel qui découlera de la conception architecturale, paysagère et environnementale de l’espace de la ferme. Les variétés cultivées seront les plus variées possibles avec une préférence claire pour les variétés dites population, et le plus souvent locales. Ce sont en tout état de cause les meilleurs légumes possibles, bons et sains, qui seront livrés aux Coproducteurs. Ces derniers s’assureront, pour leur part, du bien être physique et social de leur producteur afin de collaborer dans les meilleures conditions à la satisfaction de chacun et à l’exemplarité du modèle défini ensemble.
La culture paysanne, au travers de cette nouvelle agriculture, se joindra à la culture au sens large en partageant les savoirs et les pratiques avec les Coproducteurs. Une ferme ouverte et des consommateurs actifs aux cotés du paysan pour un approvisionnement riche entre tous les acteurs de cette aventure. « A quoi bon sauver la planète si on ne sauve pas les gestes de l’homme ? » (J. Nossiter). S’il n’est pas en notre pouvoir de sauver la planète, nous sommes en revanche capables de sauver quelques nobles gestes de l’homme grâce à cette coopération.
L’ensemble de ces objectifs nécessite l’adhésion pleine et entière des Coproducteurs qui s’engagent à une certaine bienveillance, à comprendre les rythmes naturels, à m’accompagner vers l’objectif fixé sur le long terme. Je m’engage, pour ma part à donner le meilleur de moi pour réaliser les meilleures récoltes possibles et les partager entre tous les Coproducteurs selon les règles que nous nous serons fixées. Qu’il soit ancré dans vos démarches quotidiennes ou qu’il éveille chez vous un nouveau sens au terme « consommer », ce projet naîtra du groupe souhaitant partager une aventure humaine nourricière, profonde et réelle.

vendredi 5 septembre 2014

Un guide pour devenir paysan

Il existe plusieurs guides en français pour devenir paysan maraicher, ou arboriculteur, ils sont la plupart du temps édités par les chambres d'agricultures départementales. Celui-ci est une petite édition, libre de droit et c'est le plus large et complet que j'ai pu consulter... il y a peu de temps.

lundi 1 septembre 2014

C'est la rentrée et je suis bientôt Paysan



Après le parcours nécessaire à ma formation et au montage de mon projet, me voilà sur le point d'aboutir.
J'ai presque passé une des épreuves les plus difficiles : trouver de la terre.

Dans une petite clairière, 4 hectares (qui ont failli devenir un lotissement, un stockage de caravane ou même un chenil) vont se transformer en jardins maraichers bios.

Les bâtiments, qui étaient historiquement faits pour une activité d'entreprise en bâtiment, vont se transformer en ferme d'où sortiront de beaux légumes naturels.

C'est une belle histoire qui devrait commencer à l'aube de 2015, après avoir franchi les dernières étapes de l'installation. Les premiers légumes arriveront fin mai prochain si rien ne prend de retard.

Des nouvelles dans les semaines à venir!



jeudi 14 août 2014

Un futur concombre chez Fred et Freddy, les Jardins Enchantés 78


Avant qu'il ne soit trop tard

Quand on s'engage dans cette voie, on parcourt un chemin, plus ou moins long, plus ou moins difficile mais qui a toujours une issue : devenir paysan.

Avant de l'être vraiment, il fallait témoigner d'un parcours pour le devenir incluant les démarches qui m'ont aidé à atteindre mon but.

Quand l'idée naît, il est temps d'aller se renseigner : à la chambre d'agriculture (parcours "conventionnel") ou auprès du pôle ABIOSOL (favorise une agriculture respectueuse de l'environnement et solidaire). Ces portes à ouvrir sont simples, des journées mensuelles sont organisées pour recevoir les futurs porteurs de projet.

En Ile-de-France, s'installer comme paysan est très appuyé et de nombreuses aides financières et techniques vous y aideront. Mais devenir paysan est un engagement fort, qu'il ne faut pas prendre à la légère. 

Trouvez les occasions d'aller visiter les fermes, de parler aux paysans, de travailler dans les champs. Si le cœur vous dit de continuer alors allez y, courageux, motivés et battants. La route est longue mais belle.

Se faire accompagner et renseigner par les personnes ressources rencontrées est essentiel pour trouver son modèle au travers des rencontres et des pratiques qui existent et fonctionnent.


samedi 14 juin 2014

La réponse

Mais pourquoi un jeune ingénieur, qui a jouit d'une évolution professionnelle parfaitement contemporaine, choisit-il de tirer un trait sur quatre générations d'évolution qui ont permis à sa famille de sortir du joug de la terre en devenant lui même Paysan?

La société dans laquelle nous vivons a réussi à faire de la paysannerie une caste d'intouchables au point qu'elle se fait appeler Les Exploitants Agricoles... et qu'elle ne crée presque plus aucune vocation.

Pourtant j'ai décidé de devenir paysan, au sens de l'exercice d'une agriculture paysanne, pour ne pas regretter de ne jamais avoir réalisé mon rêve. Je deviens paysan de manière raisonnée pourtant et en m'adaptant à notre société, à ses besoins et à son évolution. Je ne la renie pas, je mets en œuvre mon projet en accord avec elle, sans contradiction et, je l'espère, en participant à son évolution positive. 
Je deviens paysan aussi car la vie à laquelle je me destinais (et ma famille avec) ne me correspondait pas et aurait, à un moment ou un autre fait dérailler le train que nous avions pris en jonchant son parcours de remords et de regrets. 
Je deviens paysan parcequ'une formidable dynamique autour d'une nouvelle agriculture respectueuse, urbaine et nourricière existe et se construit. Que mon rêve de devenir paysan trouvait toute sa justification dans cette construction audacieuse et visionnaire.

Ce projet de vie me semble le plus durable, intelligent et évolutif. Il démontrera qu'un agriculteur peut aimer la ville et en être issu, qu'il exerce un métier méritant le même respect que tout les autres métiers.

Récolte de carottes chez Philippe, 77

vendredi 13 juin 2014

Culture maraichère à Paris (3)

En 1854, le premier guide de maraichage est rédigé par deux Jardiniers-maraichers Parisiens. Ils y décrivent en introduction les caractéristiques de cette population qui représente 9000 personnes soit 0,5% de la population de la nouvelle enceinte. Plus de 15% de la surface Parisienne était occupée par cette forme d'agriculture dans Paris qui fournissait à la capitale sans doute la grande majorité des légumes consommés selon une technologie qu'on peut envier aujourd'hui.

[…], la nature de notre ouvrage nous obligeant à dire les habitudes et les mœurs des maraichers, nous allons les dire franchement, en nous effaçant personnellement autant qu'il nous sera possible.
Les maraichers de Paris forment la classe de travailleurs la plus laborieuse, la plus constante, la plus paisible de toutes celles qui existent dans la capitale. […]
Quoique le métier soit très dur, le maraicher s'y attache; […]; quand même l'inclémence des saisons vient contrarier ses projets, il se flatte d'être plus heureux une autre fois; il ne désespère jamais de la Providence.
[…]Les ressorts qui font remuer les passions chez les autres hommes leur sont inconnus; leur seule ambition, à eux, est de chercher les moyens d'arriver les premiers à porter des primeurs à la halle : une telle ambition ne troublera certainement jamais la sûreté publique.....
[…]les maraichers suivent le progrès, les perfectionnements du siècle; leur bien-être, leur aisance s'augmentent en raison de l'étendue de leur intelligence et de la justesse de leur raisonnement. […]
Mais si le maraicher a amélioré son existence, s'il se nourrit mieux, s'il est mieux vêtu qu'autrefois, si même il est devenu propriétaire de son marais, c'est qu'il travaille plus, qu'il travaille mieux, et surtout avec plus d'intelligence qu'autrefois.[…]
Depuis vingt et trente ans, l'intelligence des maraichers s'est particulièrement portée vers les moyens de forcer la nature à produire, au milieu de l'hiver, au milieu des frimas, ce que, dans sa marche ordinaire, elle ne produit que dans les beaux jours du printemps ou de l'été, et c'est en cela que la science des maraichers de Paris est devenue véritablement étonnante. Dès le mois de novembre, et souvent dès octobre, ils fournissent à la consommation des asperges blanches et presque toute l'année des asperges vertes; en janvier, des laitues pommées en abondance; en février, des romaines; en mars, des carottes nouvelles, des raves, des radis et du cerfeuil nouveau, des fraises, etc.; en avril, des tomates, des haricots, des melons, etc.
[…] le maraicher qui a la réputation d'être habile dans la culture des primeurs voit souvent un équipage à sa porte et des personnes, considérables par leur rang et leur fortune, en descendre pour causer avec lui, considérer son travail, étudier auprès de lui la pratique, et lui demander des avis ou des renseignements pour les transmettre à leur jardinier.


J.G. Moreau et J.J. Daverne, 1854
A suivre...

jeudi 12 juin 2014

Je ne suis plus paysagiste

J'ai quitté ma profession, qui m'avait attirée et même fascinée, parce qu'elle est globalement corrompue.

Corrompue au sens qu'elle participe à un système destructeur de la terre par des constructions souvent injustifiées et même déraisonnées en les légitimant.
Corrompue au sens qu'elle légitime ces lotissements, autoroutes, carrefours giratoires, et autres ZAC, par des études paysagères dirigées par les commanditaires qui se fichent de ce que l'expert paysagiste lui raconte mais qui lui commande un argumentaire positif bien argumenté coûte que coûte.
Le paysagiste est facilement corruptible car sa science et sa connaissance ne sont pas reconnues comme scientifiques et "dures" et qu'il est bien difficile pour lui de produire un raisonnement de ce type qui ne soit pas facile à contredire. Seul raisonnement que malheureusement notre société en croissance arrive entendre.

Je ne suis plus paysagiste et je deviens paysan car l'action constructive sur la terre est la seule qui me porte. Le travail collaboratif avec la terre est le seul en lequel je crois. Je deviens paysan car il m'est devenu insupportable de travailler à l'encontre de l'intégrité de la terre nourricière en déroulant des argumentaires parfaitement développés mais qui, la plupart de temps, ne justifient en rien le projet qu'ils défendent.
Mon action de paysan permettra aux paysagistes qui le restent de fournir des argumentaires positifs et quantifiables à des projets constructifs de relocalisation de la nature et de l'agriculture au plus près des villes et des infrastructures pour que ces dernières arrêtent d'étendre leurs tentacules de manières inconsidérée.

mardi 10 juin 2014

La guerre des graines

Pour illustrer le problème des semences et la limitation des libertés paysannes, un documentaires qui a été diffusé sur France 5 ICI

lundi 9 juin 2014

Culture maraîchère à Paris (2)

Au XIXe siècle, deux Jardiniers-maraichers écrivent un guide de cet art à Paris. Cette profession dans la capitale est alors considérée comme l'élite des maraichers avec une technicité très pointue. Vous trouverez ci-dessous un nouvel extrait, qui quantifie cette activité traditionnelle parisienne qui ne s'est perdue totalement que dans les années 1970.

Notre ouvrage étant particulièrement destiné à nos enfants, aux jeunes jardiniers-maraichers, nous devons leur donner la signification des mots qui ne s'apprennent pas dans notre pratique, et le mot statistique est de ce nombre. Ainsi, nous leur disons que le mot statistique signifie l'étendue d'un pays, d'un endroit, son climat, ses divers produits, son commerce, sa population florissante ou souffrante, sa richesse, l'argent qu'elle dépense et celui qu'elle gagne, etc. C'est donc en faisant l'énumération de ces différents rapports que nous allons donner une idée de la statistique de la classe des jardiniers-maraichers, exerçant leur profession actuellement dans la nouvelle enceinte de Paris.
1°  […]l'ensemble des terrains employés à la culture maraichère, […],est maintenant de 1378 hectares.
2° Ces terrains sont divisés en 1800 marais ou jardins, […] le plus grand nombre des jardins maraichers contiennent 3/4 d'hectares […].
[…]nous pouvons dire, avec assez de certitude, 
que, pour cultiver un jardin de 1 hectare, où l'on fait des primeurs et de la pleine terre, il faut, en tout temps, un personnel de cinq ou six personnes. […]Il y a 9000 personnes employées à la culture maraîchère dans la nouvelle enceinte de Paris.[…]
5° Ce qui prouve que les jardiniers-maraichers ont suivi le progrès du bien être qui s'est développé dans les classes travaillantes, c'est qu'ils occupent beaucoup plus de chevaux qu'autrefois[…].
[…]tous les jours quelques maraichers s'éloignent du centre de la capitale, parceque de nouvelles bâtisses, de nouvelles fabriques, de nouveaux magasins se forment continuellement, s'emparent des terrains et les rendent d'un prix supérieur à celui que peut y mettre le cultivateur[…];quelquefois encore il est obligé de s'éloigner pour cause d'utilité publique. […]
Les terrains compris entre le boulevard et le mur d'octroi valaient, il y a une vingtaine d'années (ndr : approx 1830), de 20 à 22000 fr. l'hectare; aujourd'hui ces terrains n'ont plus de prix. Sur les bords du canal Saint-Martin, et autres endroits où le commerce s'est porté, l'hectare se vend 80 ou 100000 fr.[…]
11° S'il ne nous est pas possible, par plusieurs raisons, de donner le chiffre de la dépense de la culture maraichère dans Paris, nous pouvons donner très approximativement le chiffre de ses recettes.  […]nous pouvons affirmer que l'ensemble des recettes de la vente des légumes des maraichers dans la nouvelle enceinte de Paris s'élève au chiffre d'environ 13 500 000 francs par an.

J.G. Moreau et J.J. Daverne, 1854

A suivre... 

mardi 3 juin 2014

Culture maraîchère de Paris

Au XIXe siècle, deux Jardiniers-maraichers écrivent un guide de cet art à Paris. Vous trouverez ci-dessous un extrait, introduction à l'histoire du maraichage Parisien... dont il reste encore quelques témoins.

Il est généralement connu que, toutes les fois qu'on a reculé l'enceinte de Paris, les jardiniers maraîchers ont été obligés de se reculer aussi pour faire place de nouvelles bâtisses, et que ce déplacement leur était toujours onéreux, en ce qu'ils quittaient un terrain amélioré de longue main pour aller s'établir sur un nouveau sol, souvent rebelle à leur culture, et qui ne pouvait être amélioré qu'avec le temps et de grandes dépenses. Plusieurs d'entre nous se rappellent que, vers la fin du siècle dernier, lorsqu'on a reporté le mur d'enceinte ou sont aujourd'hui les barrières de l'octroi, beaucoup de maraichers sont allés s'établir au-delà des nouvelles barrières, parce que le prix des terrains circonscrits à de suite considérablement augmenté. Plus tard, lors de l'établissement du canal Saint-Martin, un assez grand nombre de maraîchers furent encore obligés d'aller s'établir plus loin pour laisser la place aux nouvelles constructions. Jusqu'en 1780, on voyait des jardins maraîchers le long du boulevard, depuis la porte de Saint-Antoine, aujourd'hui place de la colonne de Juillet, jusque près de la Madeleine ; depuis longtemps on n'y en voit plus aucun. Le trentième quartier de Paris s'appelait alors le Pont-aux-Choux, tant les marais étaient nombreux. Enfin, jusqu'à la révolution de 89, les jardiniers-maraîchers ont conservé l'usage d'appeler leur jardin marais ; mais depuis lors la plupart disent leur jardin, parce qu'en effet ces jardins ne ressemblent plus aux marais dans lesquels les premiers maraichers s'était établis, d'où le nom de maraîchers que leurs successeurs portent toujours.
J.G. Moreau et J.J. Daverne, 1854

lundi 26 mai 2014

Un état des lieux francilien

L'interview du directeur de la SAFER (Société d'Amenagement Foncier et d'Etablissement Rural), organisme de l'état ayant pour mission la mise en place de la politique foncière en agriculture.

jeudi 22 mai 2014

Persévérance

Pour arriver à mener ce projet à bien, il faut être plus que convaincu et persévérer pour surmonter un monde souvent hostiles aux nouveaux venus.
Le touchant témoignage d'Anaïs qui produit ses tisanes avec succès.

samedi 17 mai 2014

Une étape dans l'installation

Voilà plus d'un an et demi que j'ai entamé mon projet de devenir paysan et bientôt un an que ce blog existe.
Je n'ai pourtant que peu parlé du chemin parcouru dans cette aventure!
De formations en rencontres j'apprends à construire mon projet, je découvre le travail des maraichers franciliens, je me confronte aux difficultés de trouver un lieu où s'installer.
Cette période, à la fois longue et trop brève, car c'est un projet de longue haleine que je veux solide et durable, est indispensable à la pratique du métier, à la confrontation des mille méthodes, à la construction de mon projet. J'ai visité quelques "opportunités foncières" bien difficiles à concrétiser et à chaque fois, pour des raisons différentes.
Trouver de la terre n'est pas trouver l'appart parisien de ses rêves. On se confronte à un nouveau monde, étanche, où l'attachement immobilier est viscéral, où les règles et coutumes sont différentes.
Je continue à chercher, à visiter, je suis confiant. Je m'exerce chez différents maraichers, parfois bien plus proches que vous ne pourriez le penser. Je consolide mes compétences avec diverses formations indispensables.
Le projet prends forme et j'ai hâte qu'il entre dans sa phase de concrétisation.


samedi 10 mai 2014

Les villes écrasent l'agriculture (et la nature) qui les a construite

Ce sont les meilleures terres qui ont fait les plus grandes villes.
Mais la ville se développe en détruisant sa terre nourricière.

Elles sont alors contraintes de régler leur approvisionnement par l'importation : ce qui les rend dépendantes et fragiles.
La ville durable doit créer l'écosystème qui lui permet de se nourrir.

Et maintenant PARIS
 

Allez voir en ce dimanche pluvieux : NYC la révolution verte