Au XIXe siècle, deux Jardiniers-maraichers écrivent un guide de cet art à
Paris. Cette profession dans la capitale est alors considérée comme l'élite des maraichers avec une technicité très pointue. Vous trouverez ci-dessous un nouvel extrait, qui quantifie cette activité traditionnelle parisienne qui ne s'est perdue totalement que dans les années 1970.
Notre ouvrage étant particulièrement destiné à nos enfants, aux jeunes jardiniers-maraichers, nous devons leur donner la signification des mots qui ne s'apprennent pas dans notre pratique, et le mot statistique est de ce nombre. Ainsi, nous leur disons que le mot statistique signifie l'étendue d'un pays, d'un endroit, son climat, ses divers produits, son commerce, sa population florissante ou souffrante, sa richesse, l'argent qu'elle dépense et celui qu'elle gagne, etc. C'est donc en faisant l'énumération de ces différents rapports que nous allons donner une idée de la statistique de la classe des jardiniers-maraichers, exerçant leur profession actuellement dans la nouvelle enceinte de Paris.
1°
[…]l'ensemble des terrains employés à la culture maraichère, […],est maintenant de 1378 hectares.
2° Ces terrains sont divisés en 1800 marais ou jardins, […] le plus grand nombre des jardins maraichers contiennent 3/4 d'hectares […].
4° […]nous pouvons dire, avec assez de certitude,
que, pour cultiver un jardin de 1 hectare, où l'on fait des primeurs et de la pleine terre, il faut, en tout temps, un personnel de cinq ou six personnes. […]Il y a 9000 personnes employées à la culture maraîchère dans la nouvelle enceinte de Paris.[…]
5° Ce qui prouve que les jardiniers-maraichers ont suivi le progrès du bien être qui s'est développé dans les classes travaillantes, c'est qu'ils occupent beaucoup plus de chevaux qu'autrefois[…].
6° […]tous les jours quelques maraichers s'éloignent du centre de la capitale, parceque de nouvelles bâtisses, de nouvelles fabriques, de nouveaux magasins se forment continuellement, s'emparent des terrains et les rendent d'un prix supérieur à celui que peut y mettre le cultivateur[…];quelquefois encore il est obligé de s'éloigner pour cause d'utilité publique. […]
Les terrains compris entre le boulevard et le mur d'octroi valaient, il y a une vingtaine d'années (ndr : approx 1830), de 20 à 22000 fr. l'hectare; aujourd'hui ces terrains n'ont plus de prix. Sur les bords du canal Saint-Martin, et autres endroits où le commerce s'est porté, l'hectare se vend 80 ou 100000 fr.[…]
11° S'il ne nous est pas possible, par plusieurs raisons, de donner le chiffre de la dépense de la culture maraichère dans Paris, nous pouvons donner très approximativement le chiffre de ses recettes. […]nous pouvons affirmer que l'ensemble des recettes de la vente des légumes des maraichers dans la nouvelle enceinte de Paris s'élève au chiffre d'environ 13 500 000 francs par an.
J.G. Moreau et J.J. Daverne, 1854
A suivre...
Si l'on reporte ces chiffres à des "statistiques" actuelles pour une culture maraichère diversifiée et distribuée de manière directe,
RépondreSupprimer1378 hectares emploieraient un peu plus de 2500 personnes, nourriraient au moins 69 000 foyers soit à peu près 275 000 personnes et génèrerait plus de 82 millions d'euros de chiffre d'affaire.
Ces chiffres sont approximatifs mais je les validerais dès le mois de septembre avec une étude en cours sur l'Ile-de-France.
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RépondreSupprimer1378 hectares de céréales en Île-de-France emploient à peine 10 personnes (moyenne de la taille des exploitations franciliennes x 1 exploitant), génèrent autour de 550 000 euros d'aides PAC (400euros/hectare : montant moyen mais très variable), 2 100 000 euros de chiffre d'affaire pour la culture (cours du blé ce jour : 193e/T; insee 2012 rdt IdF: 80qt/ha). Soit 2 650 000 euros (3,2% du chiffre d'affaire estimé en maraichage).
RépondreSupprimerLes 11 000 tonnes de blé récoltées produiront à peu près 44 000 baguettes, et nourriront donc 120 foyers qui mangent 1 baguette par jour.